Lady Hunt

Prix : 19,00 €

Nombre de pages : 317

Editions Actes Sud

Laura Kern est hantée par un rêve, le rêve d'une maison qui l'obsède, l'attire autant qu'elle la terrifie. En plus d'envahir ses nuits, de flouter ses jours, le rêve porte une menace : se peut-il qu'il soit le premier symptôme du mal étrange et fatal qui frappa son père, l'héritage d'une malédiction familiale auquel elle n'échappera pas ? D'autres mystères corrompent bientôt le quotidien de la jeune femme, qui travaille pour une agence immobilière à Paris plus un effet secondaire qu'une carrière. Tandis qu'elle fait visiter un appartement de l'avenue des Ternes, Laura est témoin de l'inexplicable disparition d'un enfant. Dans le combat décisif qui l'oppose à l'irrationnel, Laura résiste vaillamment, avec pour armes un poème, une pierre noire, une chanson, des souvenirs... Trouvera-t-elle dans son rêve la clé de l'énigme du réel ? Sur la hantise du passé qui contamine les possibles, sur le charme des amours maudites, la morsure des liens du sang et les embuscades de la folie, Hélène Frappat trace une cartographie intime et (hyper)sensible de l'effroi et des tourments extralucides de l'âme. Des ruines du parc Monceau à la lande galloise, avec liberté et ampleur elle réinvente dans Lady Hunt le grand roman gothique anglais, et toutes les nuances du sortilège.…

Laura est une jeune fille qui vit depuis toujours avec l’ombre de la chorée de Huntington au-dessus de la tête, comme un couperet près à tomber.  Cette terrible maladie qui lui a enlevé son père est génétique et il y a une « chance » sur deux qu’elle et sa jeune sœur portent le gène de cette maladie.

Les phénomènes étranges qui se passent dans les appartements qu’elle fait visiter : un petit garçon disparait durant le visite d’un appartement ; ce même appartement qui prend feu, ce rêve d’une maison entourée de brume qui revient sans arrêt, ne font qu’accentuer son sentiment d’être porteuse de cette maladie qu’elle appelle Hunt dans l’intimité.

L’histoire en elle-même est tout à fait hallucinante et on ne peut rester indifférent face aux angoisse de Laura, plus j’avançais dans l’histoire, plus je la plaignais et compatissais à sa détresse.  Et pourtant, Laura est forte, elle affronte ses démons comme elle le peut avec l’aide d’un homme « le Régisseur », cet homme qui soigne les maisons, car tout comme elle, il sent la vie des maisons. Mais, Laura semble dénuée de sentiments, elle semble être indifférente à ce qui se passe autour d’elle, même lorsqu’elle retrouve sa sœur, elle semble être, émotionnellement, à des kilomètres là.

C’est une histoire remplie de secret et de non-dit.  Comment peut-on vivre normalement lorsque tous les secrets qui vous entourent et dont vous ignorez l’existence vous pourchassent jusque dans vos rêves.

Certains passages m’ont paru encore plus fous que les autres, les « dérives mentales » de Laura sont vraiment impressionnante lorsqu’elle part dans ses délires.

Tout comme l’histoire, le style est très particulier, il attrape le lecteur pour ne plus le lâcher, le laissant perplexe et face à ses réflexions et surtout face à ces interrogations.

Ce livre est tout à fait fascinant, à chaque fois que je commençais à lire j’étais comme hypnotisée par les mots et à chaque fois que je refermais le livre, je me demandais comme il était possible d’écrire ainsi et surtout d’écrire cela. C’est comme si l’auteur était possédée elle-même par une sorte de folie bienfaitrice.

L’écriture est tout simplement captivante.

J’ai apprécié cette lecture particulière qui m’a vraiment changé de ce que je lis d’habitude.